Chez-toi | Chez-moi : installation immersive et multisensorielle autour du sentiment d’appartenance.
L’auteure, metteure en scène et comédienne Marie-Claude Hénault et moi-même avons élaboré un projet artistique alliant photographies, textes, projections et ambiances impliquant les cinq sens (vue, toucher, odorat, ouïe, goût) autour du thème du sentiment d’appartenance. L’objet final est une installation multi-sensorielle et immersive basée sur la médiation où les spectateurs sont invités à déambuler d’une station à l’autre et où ils sont interpellés parfois par le visuel, parfois par les odeurs ou les sons, parfois par les mots, dans le but de leur faire ressentir les racines du sentiment d’être chez-soi, d’appartenir à un endroit. Le where you belong difficile à traduire en français.
Qu’est-ce qui fait en sorte qu’on se sent chez-soi quelque part est la question de base que nous nous sommes posée et qui nous a menées à faire une enquête sur le territoire que nous habitons, les Basses-Laurentides, pour comprendre quelles conditions doivent être mises en place pour que ce sentiment naisse. Est-ce une question de territoire (lac, forêt etc.), d’implication dans sa communauté ? de liens familiaux ? Et ce sentiment est-il vécu de la même façon en campagne qu’en ville ? Qu’est-ce qui nous unit ? Qu’est-ce qui nous enracine ? Sommes-nous nécessairement enracinés là où nous vivons ? Nous avons rencontré plusieurs personnes (250 adultes et 200 enfants), individuellement ou en groupe, âgées entre 6 et 76 ans, et nous leur avons soumis nos questionnements. Nous avons aussi créé un questionnaire en ligne et nous avons invité les gens à répondre à nos questions. Nous avons rencontré des intervenants de la région : l’historien Robert Simard, la géographe Geneviève Grenier et avons consulté les archives de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord et les travaux de l’ethnologue Claude Bourguignon. Nous avons fait appel aux citoyens pour nous aider à les comprendre puis nous leur avons ensuite rendu un objet artistique qui, nous l’espérons, est le reflet de leur sentiment d’appartenance.